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LES AMANTES DU DIABLE

de lutter contre elle que de tuer le soldat et de se faire mettre à mort sur le champ par les autres. Sans omettre qu’en ce cas Babet était condamnée aussi.

Et Jean Hocquin suivit l’ennemi.

Cinq minutes après cette arrestation sommaire, la femme, emmitouflée dans une mante déchiquetée, se glissa dehors avec prudence et gagna le bois par une pente escarpée.

Elle marcha longtemps dans le silence, s’arrêtant pour écouter tous les trois pas. Enfin elle arriva près d’un arbre plus desséché que tous les autres, et sans doute mort depuis fort longtemps.

Elle enleva une sorte de haie artificielle qui en recouvrait le pied et fit paraître un large trou où elle s’enfonça.

Ramenant les broussailles, elle se laissa glisser enfin dans la nuit et fut aussitôt au bas d’une pente raide, sur un terrain stable.

Elle aperçut alors, au fond d’une façon de couloir souterrain, une clarté vague et s’y guida.

Elle entra enfin dans une grotte où avaient dû gîter depuis des siècles des générations de misérables, bandits, serfs en fuite, rôdeurs ou mendiants. Les traces d’une habitation longue et assouplie aux inconvénients du lieu, y étaient apparentes. Au fond, assis sur une façon de fauteuil fait de pierres savamment disposées et couvertes d’une épaisse