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LES AMANTES DU DIABLE

Il s’en alla pourtant, contourna la chaumière et déplaça une roche plus loin qui découvrit un silo.

Il y mit sa chasse de la nuit, ramena la dalle fort lourde, mais qu’un ingénieux dispositif d’équilibre permettait de mouvoir facilement, puis vint frapper à l’huis de la maison.

— Qui est là ? demanda une voix de femme.

— Jean Hocquin ! répondit l’homme.

La porte bâilla sur la ténèbre intérieure.

— Il fait froid, dit l’homme en pénétrant, tête baissée, sous le linteau.

— Oui ! reconnut la femme. Tu te couches.

— Non ! Je veux rester prêt à tout, et puis j’ai rendez-vous bientôt avec le chanoine pour lui vendre deux lièvres.

— Tu as tort d’accepter d’aller si près du château avec du gibier.

— Qu’y puis-je. Je préfère cela que d’amener l’acheteur ici. D’ailleurs, personne ne viendrait.

La femme, cependant, avait allumé une mèche trempant dans un récipient de graisse. Il se répandit une odeur lourde, mais la clarté naquit, car la demeure du couple n’avait aucune issue autre que la porte, et une sortie secrète à l’opposite.

— Tu as raison, mais qu’as-tu vu ?

Cette femelle était belle et forte, mais le visage portait la trace de fatigues épuisantes. Ses yeux cernés et sa bouche pâle contrastaient avec son