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LES AMANTES DU DIABLE

Il y en avait, en effet, beaucoup sur des chaises et des fauteuils, dans une vaste salle dallée. Elles étaient de toutes sortes et de toutes couleurs. Babet devenue pareille à une enfant gâtée, se précipita sur ce fouillis comme une affamée sur du pain.

Et, affolée de coquetterie, elle voulut essayer une chemise de toile fine, puis des bas rouges et quoi encore ?…

Mais avant qu’elle pût mettre le linge sur son corps bulbeux, le jeune homme, rendu amoureux par ces formes amples et voluptueuses l’embrassa avec passion.

Elle lui exposa son bonheur en termes entrecoupés. Désormais les robes l’attiraient. Son amant, assis sur un fauteuil la regardait parler d’un air amusé.

Du temps passa. Babet mettait et quittait des jupes en soupirant de ne pouvoir s’admirer à l’aise. Car il n’y avait point de glace dans la salle. Elle riait passionnément et craignait d’être vue.

Il dit :

— Tu n’as pas à redouter qu’on te surprenne. Le roi loge à côté et le baron des Heaumettes doit être maintenant en sa présence. Il a promis de se rendre à l’invitation du roi. Avant de le punir, Sa Majesté veut croire qu’il consentira seul à réparer tous ses torts.

— Vous n’assistez pas à l’entretien ? dit Babet.