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RÉUSSIR

Hélas, il est du sort des humains de vouloir tout transformer et tout policer. Bientôt la forêt serait semblable à un champ…

Elle rêvait à ces choses, les yeux au ciel, sans savoir que le temps s’écoulait.

Brusquement elle fut tirée de sa mélancolie par le bruit d’un pas de cavalier. Elle se leva pour fuir.

Mais elle n’eut pas le temps.

Un homme apparut, monté sur un bai qui semblait las.

Il regarda le décor, puis, apercevant une figure humaine, se hâta.

Et Babet sentit la tête lui tourner en voyant cet homme dans son harnois de guerre, avec son épée et ses pistolets d’arçon, sa selle de cuir ornée de velours rouge et son armure cavalière dont les aciers luisaient.

C’était le jeune gentilhomme inconnu, son amant…

Elle chancela d’émotion et de joie, avec un mot à Satan qui cette fois réalisait son plus cher vœu.

Mais le cavalier était déjà sauté à bas de son cheval et la retenait nerveusement.

— Je vous ai promis de vous revoir, Babet.

Elle fit oui, les yeux clos, dans la peur de voir la chère image s’éloigner comme font les mirages sataniques.

Le survivant reprit :