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LES AMANTES DU DIABLE

homme qui connaissait les usages de la guerre, le soldat vole quand le chef se récompense…

Il avait fait chercher Jean Hocquin, pour qui, une subite et redoutable amitié le prit soudain. Il ne le trouva point, on sait pourquoi. Il en profita pour insulter le sieur Galant, et pour lui refuser la terre noble que voulait tant posséder cet homme astucieux et subtil.

Galant ne dit mot, mais certains virent à son regard, que le baron serait le mauvais marchand de cette opération de foi punique…

Et on revint tranquillement aux Heaumettes, où l’armée fut licenciée, avec quelques bons coups de bâton sur le dos ou sur les fesses. Car il ne fallait pas que ces croquants pussent croire qu’on leur dût une ombre de reconnaissance pour l’obéissance qu’on avait eu la bonté d’exiger d’eux.

Maintenant, Jean Hocquin avait été averti d’avoir à se tenir sur le qui vive, car le baron avait quelques arrière-pensées sur le braconnage. Il se souvenait d’avoir récolté, et des hommes enrôlables et des déserteurs dans ses bois. Ce qui le propensait à y faire des battues régulières. Les gens propres à faire des soldats en temps de guerre se trouvant, en temps de paix, coupables évidents de mille délits, outre celui de chasse, qui mérite la corde.

Voilà d’ailleurs pourquoi, Babet ne sortait plus.