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LA PRISE DU CHÂTEAU D’ASSIEN

des épées, furent également descendus de leur arsenal du donjon.

Enfin, on commença de lever dans la ville des Heaumettes, la matière d’un régiment de gens d’armes, pour aller détruire le château d’Assien.

Car le baron tenait encore pour parfaitement légitime un comportement qui n’était plus guère suivi que par des gens du Midi, du fond de l’Auvergne ou du pays basque, là, où l’influence royale avait peine à apaiser les querelles de clocher.

Les Heaumettes comportait dix-sept-cents feux. On put donc y trouver quatre cents hommes valides, solides, et propres à endosser la casaque de cuir avec l’armure. Ensuite, on les dressa aux choses guerrières, sur la terrasse centrale du château et sur les pentes du mont, que le château dominait.

Mais il y eut une sorte de révolte, pour la question de nourriture. Les croquants des Heaumettes, peu sensibles à l’honneur de se voir transformés en gens de guerre, voulaient, surtout, être bien nourris.

Or, la pitance à eux donnée était fort médiocre, et ils ne voulaient point aller piller et marauder leurs propres biens.

Alors, le baron en fit pendre douze, et l’ordre revint.

Mais un jour que l’on prétendit apprendre à ceux qui restaient, la manière de s’approcher d’un château défendu ; comme on opérait en ordre dispersé