Page:Dunan - Les Amantes du diable, 1929.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.
141
LA PRISE DU CHÂTEAU D’ASSIEN

nance de justice, qui contraignait le baron à verser une redevance annuelle de trente écus d’or, et de soixante boisseaux de farine, de ce chef que la terre, dite de la Vachière, était établie définitivement, sous la mouvance d’Assien. On en avait d’ailleurs disputé depuis soixante ans, mais cela se trouvait jugé sans recours.

— Cordieu ! dit M. le Baron, qu’on me pende cet huissier de mauvais sort.

Le malheureux tremblait un peu, pensant qu’on allait à tout le plus, le mettre à la porte sur cent coups de pieds au derrière, ce qui n’est déjà pas plaisant. Mais on apporta une corde et…

— Grâce, Monseigneur, dit l’homme au maître du château des Heaumettes, en commençant de craindre le pire, et se jetant à ses genoux, grâce, Monseigneur !…

— Es-tu, oui ou non, porteur d’un acte, qui prétend me soumettre à cette garce d’Assien ? Es-tu, oui ou non, responsable de ce misérable parchemin, que je vais pendre avec toi ?…

— Mais, Monseigneur, je ne suis qu’un pauvre personnage docile, qui obéit. On m’a ordonné de venir vous remettre cela… Je le fis…

— Ta ta ta… il fallait voir l’air fier avec lequel tu as déroulé ton grimoire pour me le lire, tu te disais : Encore un de ces maudits chiens de nobles, qui se trouve en mauvaise posture. Eh bien, tu vas