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reau aux propriétaires des Charmettes ; celles-ci avaient retenu les deux inséparables à dîner.

Il y avait au salon une dame dont le maire fut ébloui. C’était la baronne de K…, en villégiature à Turpenay, dans une villa appartenant à une amie, alors à Trouville. Elle venait pour la deuxième fois aux Charmettes. Sa liaison avec les deux proxénètes n’en était encore qu’aux politesses.

Le maire, que son habit étouffait, demanda la permission de se mettre en manches de chemise.

Ces dames sourirent ; l’originalité de Poireau les égayait.

— Si cela ne gêne pas Madame la baronne, fit Mme Olympe en s’adressant à la visiteuse.

— Du tout, du tout, Monsieur le maire peut se mettre à l’aise.

— Mon pantalon me gêne bien un peu aussi, mais je crois que ce serait abuser de la permission, reprit Poireau, baguenaudant.

— D’autant plus que vous pourriez gagner froid, répliqua l’Italienne, enjouée.

— Froid, moi, Poireau ! On voit bien, Madame, que vous ne me connaissez que d’aujourd’hui. J’ai toujours chaud. Je suis un volcan : demandez plutôt à la Jeannette.

— Qui, la Jeannette ?

— Ma femme, parbleu !

— Vous êtes marié ?