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La baronne de K…, avant de devenir la lesbienne et l’érotomane émule de Magoula et de la belle Hollandaise, avait débuté par là.

Fille d’un boyard, Hélène P…, une beauté des steppes russes, avait épousé le baron de K…

Pendant six ans, leur union fut une continuité d’amour et de bonheur.

Leur chambre, un nid d’or et de soie, n’avait cessé de leur être commune. Que de fois leurs noms : Hélène, Gaston, y avaient été soupirés avec religiosité et adoration !

Chaque soir, Gaston déshabillait lui-même son Hélène avec une préciosité de prêtre touchant au linge d’autel, mettant à nu chaque partie de son admirable corps, les rosant de ses baisers, les animant de son souffle énamouré. Puis, devant sa nudité splendide, il se prosternait en fakir adorateur.

Elle, souriante, lui disait désignant le nid :

— Viens, mon Gaston, l’amour nous y convie. Dieu nous l’ordonne.

L’amour de son mari et sa fille Adrienne étaient toutes les joies d’Hélène, elle ne demandait rien de plus.

Une nuit, dans les salons de la princesse de Sagan, son amie la marquise de V… lui demanda curieusement le secret de son bonheur :