amour sensuel insatiable. Dans les abattements,
les écœurements de la vie, mes haines contre l’humanité
perverse, c’est près d’elles que je me suis
repris à la lutte : c’est en elles que, moderne Titan,
je me suis infusé le sang généreux des héroïques
combats. Je n’ai jamais quitté les bras d’une femme
sans me sentir plus fort, l’esprit plus libre, plus
vertueux d’audace ; une femme, c’est toujours la
tyrannie, vingt sont des inspiratrices dévouées. À
vingt-cinq ans, j’avais trente maîtresses qui ont
été mes initiatrices. À quarante ans, j’étais aux
pieds de toutes les femmes, que le magnétisme féminin
dont j’étais pénétré par mes antériorités
amoureuses, séduisait sans paroles, obéissant au
geste, car la femme est la grande devineresse, la
sensitive par excellence. Elle serait divine, si l’éducation
bourgeoise qu’on lui donne, ne l’avait pervertie,
de sens et d’esprit.
— Vous généralisez trop, milord.
— Non, altesse, il n’y a pas une idée dans mon cerveau qui ne soit la personnification d’une femme, roturière ou grande dame. Voici un fait qui démontre bien la puissance d’attraction que possède l’homme en commerce voluptueux suivi avec la femme, pluralité infinie. À trente ans, je n’avais qu’à paraître pour être désiré. Un jour, je me rencontre avec un ami qui venait d’épouser une admirable beauté, dont il était follement épris et