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ni l’Olympe ni le cortège des nymphes dont la nudité s’irradiait dans leur parure de fleurs ; coryphantes habiles et suggestives, versant l’ambroisie champenoise et allumant les sens.

Pour faire jaillir l’étincelle qui exaltait jusqu’aux extravagances de la prime jeunesse, les décrépitudes humaines qui y tenaient leurs assises, pour revivifier d’éthérisation les cerveaux ankylosés de sagesse diplomatique, de combinaisons métalliques, de science et d’art, aux cellules maçonnées, vingt Vénus étaient là, se divinisant d’orgies panthéistes, faisant revivre le cygne, le bouc, la génisse et la panthère sacrés, dégageant de tout leur corps les fluors combustibles, aspirés et aspirants, comme les fleurs aux puissants parfums, charmeuses dans le néant spirituel de leurs adorateurs, fétichés de visions indoues.

Il était curieux d’y voir lord Kornfull, la poitrine nue dans son peignoir ouvert, la main caressant les seins de Magoula, dialoguer en Platon avec le roi Cauda, flanqué, sur son lit de festin, de la belle Hollandaise et d’une jeune fille savante, sous son air d’innocence raffinée, le caressant en Hébés amoureuses.

— La corruption n’est qu’une forme de la lutte des appétits ; plus les gouvernements se démocratisent, plus la corruption tend à se généraliser, car elle est d’instinct dans les masses, tandis que la