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lui avait demandé compte de toutes ses fredaines.

Par bonheur pour le Français, le juge était un gai compagnon.

Il se fit expliquer l’affaire qui le fit pouffer de rire.

Les quatre pucelles soutenaient que master Gustave leur avait promis le mariage.

Il y eut répliques et surrépliques des avocats, si bien que personne n’y comprenait plus rien.

L’affaire fut remise à quinzaine pour enquête.

En attendant, le juge retint Sabin, pour examiner s’il n’y aurait pas lieu à arrestation immédiate.

Quand tout le monde se fut retiré, il appela l’inculpé dans son cabinet et lui dit paternellement :

— Prenez aujourd’hui même le paquebot et repassez le détroit. Ayez soin de faire constater votre départ et votre présence en France d’ici à neuf mois. Les quatre garces et leur mère vous ont tendu un traquenard, mais je vais leur jouer un tour de bonne justice. Adieu, mon ami, vous me remercierez plus tard.

Le Français ne se fit pas répéter le conseil. Il rentra chez lui, prit son argent et ses papiers, et le soir il était à Calais.

À quinzaine, l’affaire fut retenue au rôle.

En l’absence de l’inculpé qui s’était excusé par lettre, le juge rendit un arrêt qui l’obligeait à