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Ce personnel est composé en majeure partie de Méridionaux : Italiens et autres Méditerranéens, d’Orientaux et Turcs Levantins. On y trouve parfois des Africains berbères ou nègres.

Comme pour les maisons de prostitution spéciales dont il a été parlé, il existe des agences qui fournissent à ces bouges et à domicile les sujets de pédérastie passive.

On désigne sous le nom de tante — terme d’argot — les pédérastes passifs ambulants, et spécialement les pédérastes à deux fins, vivant en communauté maritale.

Il est de ces ménages qui durent vingt, trente, quarante ans. À tour de rôle quotidien, les conjoints sont homme ou femme. Celui dont le jour est d’être femme, fait la popote, récure, lave, reçoit les baisers, les bourrades et souvent les taloches de l’autre, car on y est très jaloux.

Dans d’autres, le rôle femme est continuellement tenu par le même, affublé d’un nom féminin, et on y entend des choses de l’espèce, dites avec conviction par des similis qui ont quarante, cinquante, soixante ans :

— Viens, Marie, que j’embrasse ta jolie bouche, tes beaux yeux…

— D’où viens-tu encore, coureuse, salope, chienne de garce ? Tu as encore été te faire f… par un de tes types ? Que je t’y prenne, tu verras la