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dent de la République, non sans l’avoir montré à son ami, le préfet de police.

Le président *** est aujourd’hui un des grands dignitaires de la magistrature.

Il est des lettres de noblesse qui ne valent pas mieux.

Il est des magistrats poètes ; tous sont anacréontiques ; certaines de leurs œuvres pourraient être signées Piron ou de Sade.

Les vieux magistrats ont la prétention de connaître les hommes : je crois qu’ils connaissent mieux les femmes.

Un favori d’Elisabeth d’Angleterre lui demanda un jour son opinion sur la vertu de son sexe, elle le renvoya au juge Barcley, qui avait écrit :

« La vertu de la femme est une aiguille dans une meule de foin. »

Il a aussi écrit :

« La vertu d’un magistrat n’est que de l’esprit d’à-propos. »

Il atteste cependant la vertu :

La grande vertu est de ne pas en avoir,
Car son fardeau est lourd, lorsqu’au repos du soir,
Sans hypocrisie, il faut se juger soi-même,
S’accuser au Tout-Puissant, fléchir l’anathème.
Sans vertu, l’esprit libre en tout voit le néant ;
Sans ombre de lui-même, il en est le géant
Aussi bien que des Cieux que sa main peut abattre