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Les plus huppées ont un entreteneur — le cher ami — qui est quelquefois une commandite.

Le jour où le cher ami couche, elles font la popotte et s’évertuent à montrer leurs talents de petite femme… une fois n’est pas coutume.

Les autres jours, elles ramènent.

Le mot putain est de style, mais il ne les fait pas marcher.

Elles s’intitulent couturières, modistes ou professeurs de chant.

Généralement, elles se confinent dans la couture.

Les explorateurs de la zone galante connaissent le boniment de ces dames.

— Viens-tu, chéri ? Je serai bien gentille.

— Merci ! ma charmante. Pas aujourd’hui, j’ai affaire.

— Prends toujours ma carte. C’est rue Fontaine, au troisième à gauche. Je te ferai ce que tu voudras.

La belle de nuit passe son bristol :

« Jenny, couturière. »

Une autre :

« Mme Amandine, couturière. »

Une troisième :

« Mme de Beaucheval, couturière. »

En fait de couture, ces dames ne savent qu’enfiler des aiguilles ; c’est ce qui les a perdues.