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Parc-aux-Biches était la Cythère de la haute galanterie parisienne.

Une allée fut percée, conduisant directement de la rue au parc.

La brasserie, au lieu de s’ouvrir sur le devant, eut sa façade sur le derrière, donnant sur une cour qui la séparait de l’enceinte boisée.

On ouvrait le 1er  juin et on fermait le 1er  octobre. À cette dernière date, les verseuses : Mina, Laura, Fanchette, Thérésa, Irma, Casimir, Léa et Emma, regagnaient les boulevards. Judith et Rachel recommençaient à ramener.

La nuit où le prince P… y donna une fête pour célébrer son sixième mois d’accordailles avec la baronne de K… — la select cavale, disait le Moscovite qui l’entraînait en lui criant : Hue, Diane ! — soixante femmes, triées sur le volet de la haute galanterie, et vingt hommes du meilleur monde — des satyres dont la plupart ne manquaient ni de cornes au front ni de poil au corps — étaient présents.

La fête débuta par un banquet dont les tables couvraient la grande pelouse.

Les convives, nus, et couronnés de fleurs, narguaient la fraîcheur de la nuit en buvant force rasades de champagne.

Le service était fait par un troupeau d’agenouillées de la zone galante, portant une simple rose