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mant ses filles à la carrière de l’escroquerie et de la prostitution.

Son truc n’avait rien de nouveau, mais il portait toujours. Elle les jetait à la tête de vieux grisons auxquels les jeunes garces donnaient des rendez-vous dans certains hôtels suspects. Au moment psychologique, la mère arrivait en gendarme, criait que ses filles étaient déshonorées, et finissait par composer avec les michets apeurés. Cependant Judith à dix-sept ans et Rachel à quinze avaient déjà été avariées.

Une affaire de ce genre avait conduit les deux sœurs à l’hôpital et Sarah Roth en prison.

L’intéressante famille se retrouva au complet à Genève, où elles s’associèrent un rasta qui se donnait pour un comte de P… Celui-ci vendit Rachel, garantie vierge, pour dix mille francs à un Autrichien, le baron L… À l’heure fixée pour la livraison dans un hôtel de Lausanne, l’Autrichien trouva la mère au lieu du marlou, avec laquelle il composa pour dix nouveaux mille francs.

La pucelle lui donna la v…

La mort de la vertueuse Sarah, qui alla retrouver son boucher, priva les deux aventurières d’une mère incomparable et d’une conseillère expérimentée ; aussi, dès leur première expédition, elles se firent pincer à Lyon, où l’État leur fournit le lo-

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