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bérant des raffinements du paganisme attique, les chairs divinisées en leur discret déshabillé, captivantes en leurs odeurs d’aphrodisisme galant, sataniques d’esprit tentateur.

Là, toutes les bouches sourient, tous les yeux ont des scintillements d’étoile, la parole est charmeuse.

C’est le palais enchanté des génies où le diamant, les émeraudes, les saphirs, amassés de génération en génération, rayonnent, éblouissent, peuplés de lutins roses, papillonnant autour des noirs chercheurs de trésors.

La baronne Tamponneau et la marquise de la Fessejoyeuse partageaient avec la duchesse cette royauté olympienne.

Les hommes les désiraient toutes trois ; et toutes trois se faisaient sataniquement désirer.

Elles étaient la trinité d’Éros, se répandant en émanations voluptueuses mystérieuses, qui les révélaient sans les laisser comprendre.

Leur souffle donnait la foi aux plus incrédules, leurs yeux prodiguaient l’espérance ; elles se réservaient pour l’amour de leur choix.

Éros devait être grand, lorsque toutes trois étendues sur un lit de fleurs, l’élu s’abîmait sous leurs embrassements de lionnes et leurs baisers de feu.

Le beau cocher n’avait qu’à oser pour être l’élu.