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Aglaé, sortie du monde dans lequel elle s’était introduite en contrebande, savait que, malgré ses millions, la porte lui en était fermée pour toujours. Mais elle avait judicieusement pensé qu’elle pouvait se faire une grande situation dans la haute bourgeoisie, en s’appuyant sur les Métalliques, en en adoptant les mœurs et en s’associant à leurs opérations.

Ses instincts de femme d’affaires s’étaient développés jusqu’au point où elles excluent le truquage et où l’esprit a acquis la conception des grandes opérations, turpides ou autrement… Les affaires sont les affaires.

Son cœur ne s’était pas racorni au contact du métal, bien loin de là ; il s’était au contraire agrandi de toutes ses aspirations de luxe, de plaisir et de volupté qu’elle pouvait maintenant satisfaire ; c’était une sorte de Dubarry enorgueillie d’être la maîtresse des Métalliques, rois de la France.

Elle était viveuse et jouisseuse jusqu’au bout des ongles ; mais blasée, corrompue, il lui fallait des amours pimentées et des plaisirs raffinés.

La prostitution était trop dans son sang pour l’abandonner jamais, et sa lubricité cérébrale lui faisait trouver un charme infini à provoquer celle de toutes les femmes avec lesquelles elle se trouvait en rapport d’amitié, d’affaires ou comme protectrice. L’abandon du corps aux baisers et aux