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— Ni de la sienne. Enfin, nous rirons, c’est le principal, car tu comprends que je n’ai pas quitté le Gran-Chaco, où j’étais roi et où je me foutais du tiers et du quart, pour venir m’embêter à Paris. Sans un certain Picardon, j’y serais encore.

— Ah ! tu connais Picardon ?

— C’est lui qui m’a appelé ici et qui m’a fourni la galette. Ce que ma belle-sœur a fait une tête lorsqu’elle m’a vu, n’est pas à dire. Mais on s’est vite expliqué, et nous avons monté, elle et moi, au bon Picardon un bateau de première largeur.

Ce fut au tour de Me  Cordace de s’esclaffer.

Après plusieurs bocks offerts et réofferts, les deux ex-copains se séparèrent en se promettant quelques pintes de bon sang pour le lendemain.

L’heure du rendez-vous avec Portas approchait et le notaire d’Ambrelin se rendit à la Brasserie Pousset.

Le chef des investigations politiques du Ministère de l’Intérieur ne tarda pas à paraître.

— Pas un mot de nos affaires ici, souffla-t-il à Me  Cordace ; il y a de la mouche.

C’est étonnant ce qu’il y a de mouchards à Paris : cela grouille dans tous les coins comme les cancrelats dans les pays chauds, et les punaises à Belleville.

La France est le pays où s’engendre et fleurit le policier. Sans basse police, monteuse de tous les