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ment d’agrégation ; l’esprit de corps lui suffit. Aucun homme, aucune femme de l’escarpement social, sur lequel il se hausse, ne peut, sans déroger, trahir le secret commun. Le public, qui le juge sans le connaître, qui en parle sans le comprendre, qui le raille, est un grand badaud.

Le grand monde, ou plutôt, le monde, pour me servir de l’expression consacrée, n’a pas de frontières déterminées ; il est une sphère d’influence qui va en diminuant d’intensité jusqu’à sa fusion avec l’élément bourgeois proprement dit, c’est-à-dire avec le patronat industriel et commercial. On est du monde par la naissance, par l’éducation et le talent, bien plus que par la situation. Le monde métallique de l’aristocratie financière est un monde intermédiaire entre le monde proprement dit et la bourgeoisie ; il n’est qu’au second plan, comme aristocratie bourgeoise, dans la progression sociale.

Une fois admis dans le cénacle mondain, on y est tabou, sacré, placé sous la sauvegarde d’honneur de tous ses membres, dont tous les actes, fussent-ils des crimes, doivent rester impénétrables au vulgaire.

Les Blanqhu étaient entrés dans le monde par stratagème de conquérant, la loi de solidarité les défendait néanmoins comme s’ils y fussent entrés par droit de possession. Les antériorités