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sigisbée de Mme Picardon et faire une cour discrète à sa nièce.

— Si je parviens à faire un enfant à Cécile, ma fortune est faite, pensa-t-il.

La belle Émerance raffola bientôt de son secrétaire, qui joua auprès d’elle la comédie de l’amoureux timide, l’amusant par ses questions candides sur l’amour et les femmes.

Elle résolut de faire son éducation amoureuse ; elle le cajola, l’accabla de cadeaux et, pour mieux le rendre présentable, elle lui fit successivement donner la rosette d’officier de l’instruction publique et la croix de la Légion d’honneur.

Il ne lui manquait plus qu’à porter la bannière. Cela lui échut comme le reste ; il devint l’étalon préféré de Mme Picardon, qu’il étonna par ses prouesses.

Cécile trouvait le jeune homme peu distingué, et si elle lui faisait bon accueil, c’était pour ne pas troubler l’harmonie domestique.

Quant au mari, il se contenta de témoigner au sigisbée de sa femme une suprême indifférence.

Comme à l’hôtel de Rascogne, Agénor eut sa chambre auprès de celle de sa maîtresse.

Le tableau des nuits et des heures du jour prostitutaires de la belle Émerance lui laissait assez de liberté pour servir, à la fois, l’érotisme de la duchesse de Rascogne et les combinaisons d’Aglaé