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Le Ciel a-t-il permis que l’abîme des eaux
Engloutît les auteurs des projets les plus beaux ?
Ô Boussole ! rends-nous ton sage capitaine.
Notre attente si longue, hélas ! elle est donc vaine !
Astrolabe, rends-nous ton chef, son digne ami.
Mais, hélas ! tu réponds que De Langle a péri
Par le forfait affreux d’une horde féroce,
Dont les dehors trompeurs cachaient une âme atroce,
Et qui vint lâchement massacrer, dans les flots,
Ce brave, qui voulait rejoindre ses vaisseaux.

La Pérouse, et vous tous, compagnons de son zèle,
Vous n’avez pu fléchir une mer infidèle ;
Elle est sourde à nos vœux, qui viennent l’implorer,
Et, depuis si long-temps, elle laisse ignorer
Où tant d’hommes, guidés par l’ardeur la plus pure ;
Ont cessé de jouir des biens de la nature.
Que vos mânes sacrés, ô généreux mortels !
Trouvent dans tous les cœurs des regrets éternels !

Combien votre entreprise était intéressante !
Que pour l’espèce humaine elle était importante !
Cette expédition promettait un succès
Qui devait augmenter l’amour du nom français.
Tout se réunissait pour la rendre prospère,
Tout semblait concourir à son but salutaire.
Le Roi, le plus humain qui soit né sous les cieux ;
Avait lui-même écrit ses plans judicieux,