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LES GARIBALDIENS


ÉPILOGUE


Palais de Chiatamone, 15 novembre 1860.

Je donnai à l’instant l’ordre de lever l’ancre ; mais l’embarquement de nos armes traîna en longueur, et ce ne fut en réalité qu’à midi que la goëlette se mit en mouvement avec une jolie brise du sud-sud-ouest. Cette brise nous porta, en trois quarts d’heure, hors du détroit de Messine.

Une fois au large, le vent fraîchit, le ciel se couvrit, le tonnerre gronda. Le capitaine fit prendre un ris, puis deux, puis abattre la misaine.

Toute la nuit, le vent souffla avec assez de violence pour que la situation ne fût pas tout à fait exempte de dangers. Si la tempête nous avait poussés du côté de Naples, je m’en fusse consolé ; mais elle nous ballottait dans le triangle formé par la côte de Sicile, la côte de Calabre et Stromboli.

Deux jours, nous restâmes en vue de Stromboli. Pendant ces deux jours, à peine fîmes-nous six milles ; dans la nuit du troisième jour depuis notre départ, le vent se leva, et, lentement, mille par mille, nous arrivâmes à filer quatre à cinq nœuds.

Dans la journée du 12, nous approchâmes de Capri à deux encâblures à peine ; mais, là, nous fûmes repris par un calme plat qui nous retint en-