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— Une blonde, mince, portant des anglaises ; des yeux bleus, très élégante.

— Ah ! c’est Olympe ; une très jolie fille, en effet.

— Avec qui vit-elle ?

— Avec personne, avec tout le monde.

— Et elle demeure ?

— Rue Tronchet, n°… Ah çà, vous voulez lui faire la cour ?

— On ne sait pas ce qui peut arriver.

— Et Marguerite ?

— Vous dire que je ne pense plus du tout à elle, ce serait mentir ; mais je suis de ces hommes avec qui la façon de rompre fait beaucoup. Or, Marguerite m’a donné mon congé d’une façon si légère, que je me suis trouvé bien sot d’en avoir été amoureux comme je l’ai été, car j’ai été vraiment fort amoureux de cette fille.

Vous devinez avec quel ton j’essayais de dire ces choses-là : l’eau me coulait sur le front.

— Elle vous aimait bien, allez, et elle vous aime toujours : la preuve, c’est qu’après vous avoir rencontré aujourd’hui, elle est venue tout de suite me faire part de cette rencontre. Quand elle est arrivée, elle était toute tremblante, près de se trouver mal.