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— Pour Paris !

— Oui, monsieur.

— Quand ?

— Une heure après vous.

— Elle ne vous a rien laissé pour moi ?

— Rien.

— C'est étrange ! A-t-elle dit qu'on l'attendit ?

— Non.

Nanine me laissa.

« Elle est capable d’avoir eu des craintes, pensai-je, et d’être allée à Paris pour s’assurer si la visite que je lui avais dit aller faire à mon père n’était pas un prétexte pour avoir un jour de liberté.

» Peut-être Prudence lui a-t-elle écrit pour quelque affaire importante, me dis-je quand je fus seul ; mais j’avais vu Prudence à mon arrivée, et elle ne m’avait rien dit qui pût me faire supposer qu’elle eût écrit à Marguerite.

Tout à coup je me souvins de cette question que madame Duvernoy m’avait faite : Elle ne viendra donc pas aujourd’hui ? quand je lui avais dit que Marguerite était malade. Je me rappelai en même temps l’air embarrassé de Prudence, lorsque je l’avais regardée après cette phrase qui semblait trahir un rendez-vous. A ce souvenir se joignait celui des