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— Ma chère Prudence, répondis-je, vous ne savez pas ce que vous dites.

— C’est qu’il est très gentil, votre appartement, répliqua Prudence ; peut-on voir la chambre à coucher ?

— Oui

Prudence passa dans ma chambre, moins pour la visiter que pour réparer la sottise qu’elle venait de dire, et nous laisser seuls, Marguerite et moi.

— Pourquoi avez-vous amené Prudence ? lui dis-je alors.

— Parce qu’elle était avec moi au spectacle, et qu’en partant d’ici je voulais avoir quelqu’un pour m’accompagner.

— N’étais-je pas là ?

— Oui ; mais outre que je ne voulais pas vous déranger, j’étais bien sûre qu’en venant jusqu’à ma porte vous me demanderiez à monter chez moi, et, comme je ne pouvais pas vous l’accorder, je ne voulais pas que vous partissiez avec le droit de me reprocher un refus.

— Et pourquoi ne pouviez-vous pas me recevoir ?

— Parce que je suis très surveillée, et que le moindre soupçon pourrait me faire le plus grand tort.