Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée

couverte de diamants, elle ne vous coûtera pas un sou, si vous le voulez, et vous n’êtes pas content. Que diable ! vous en demandez trop.

— Vous avez raison, mais c’est plus fort que moi, l’idée que cet homme est son amant me fait un mal affreux.

— D’abord, reprit Prudence, est-il encore son amant ? C’est un homme dont elle a besoin, voilà tout.

Depuis deux jours, elle lui fait fermer sa porte ; il est venu ce matin, elle n’a pas pu faire autrement que d’accepter sa loge et de le laisser l’accompagner. Il l’a reconduite, il monte un instant chez elle, il n’y reste pas, puisque vous attendez ici. Tout cela est bien naturel, il me semble. D’ailleurs vous acceptez bien le duc ?

— Oui, mais celui-là est un vieillard, et je suis sûr que Marguerite n’est pas sa maîtresse. Puis, on peut souvent accepter une liaison et n’en pas accepter deux. Cette facilité ressemble trop à un calcul et rapproche l’homme qui y consent, même par amour, de ceux qui, un étage plus bas, font un métier de ce consentement et un profit de ce métier.

— Ah ! mon cher, que vous êtes arriéré ! combien en ai-je vus, et des plus nobles, des plus élégants,