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c’est inutile ; vous le devinez, n’est-ce pas ?

— Vous allez souper avec moi, me dit-elle ; en attendant, prenez un livre, je vais passer un instant dans mon cabinet de toilette.

Elle alluma les bougies d’un candélabre, ouvrit une porte au pied de son lit et disparut.

Pour moi, je me mis à réfléchir sur la vie de cette fille, et mon amour s’augmenta de pitié.

Je me promenais à grands pas dans cette chambre, tout en songeant, quand Prudence entra.

— Tiens, vous voilà ? me dit-elle : où est Marguerite ?

— Dans son cabinet de toilette.

— Je vais l’attendre. Dites donc, elle vous trouve charmant ; saviez-vous cela ?

— Non.

— Elle ne vous l’a pas dit un peu ?

— Pas du tout.

— Comment êtes-vous ici ?

— Je viens lui faire une visite.

— A minuit ?

— Pourquoi pas ?

— Farceur !

— Elle m’a même très mal reçu.

— Elle va mieux vous recevoir.

— Vous croyez ?

— Je lui apporte une bonne nouvelle.