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Croit vivre en Orient, ou, dans les jours premiers,
Sous Didon de Carthage, au pays des palmiers.
Ainsi donc le commerce est chez nous poétique.
Poëte, viens t’asseoir sous quelque frais portique ;
Si je ne puis offrir à ton brûlant regard
Ni les temples nîmois, ni l’aqueduc du Gard ;
Ni la vieille Phocée à sa gloire ravie ;
À défaut de la mort, viens contempler la vie ;
Le cœur se réjouit à cet éclat si beau,
L’opulente maison vaut mieux que le tombeau.

— Maintenant, me dit Méry après que j’eus lu ses vers, ce n’est pas le tout. Pendant le temps que j’ai perdu à vous attendre, je vous ai retrouvé une chronique qui vous manque pour compléter votre tableau de Marseille.

— Laquelle ?

— C’est Marseille en 93.

— Vite la chronique.

— Allons d’abord place du Petit-Mazeau ; mon frère nous y attend avec ses manuscrits.

Nous nous rendîmes à la rue désignée ; Louis Méry me montra une petite maison, basse et de chétive apparence, et que cependant on avait récrépie et mise à neuf autant que la chose était possible.

— Regardez bien cette maison, me dit Louis Méry.

— C’est fait. Eh bien qu’est-ce que c’est que cette maison ?

— Rentrez à votre hôtel, lisez ce manuscrit et vous le saurez.

J’obéis ponctuellement ; je lus le manuscrit de la première à la dernière ligne.

Voici ce que c’était que cette maison.