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— Milord, madame, pardon, cent fois pardon ; mais je l’aimais, milord, et j’étais jaloux ; vous savez ce que c’est que d’aimer, milord ; pardonnez-moi, et dites-moi comment je puis me faire tuer pour Votre Grâce.

— Vous êtes un brave jeune homme, dit Buckingham en tendant à d’Artagnan une main que celui-ci serra respectueusement ; vous m’offrez vos services, je les accepte ; suivez-nous à vingt pas jusqu’au Louvre, et si quelqu’un nous épie, tuez-le !

D’Artagnan mit son épée nue sous son bras, laissa prendre à Mme  Bonacieux et au duc vingt pas d’avance, et les suivit, prêt à exécuter à la lettre les instructions du noble et élégant ministre de Charles Ier.

Mais heureusement le jeune séide n’eut aucune occasion de donner au duc cette preuve de son dévoûment, et la jeune femme et le beau mousquetaire rentrèrent au Louvre par le guichet de l’Échelle sans avoir été inquiétés…

Quant à d’Artagnan, il se rendit aussitôt au cabaret de la Pomme-du-Pin, où il trouva Porthos et Aramis qui l’attendaient.

Mais sans leur donner d’autre explication sur le dérangement qu’il leur avait causé, il leur dit qu’il avait terminé seul l’affaire pour laquelle il avait cru un instant avoir besoin de leur intervention.

Et maintenant, emportés que nous sommes par notre récit, laissons nos trois amis rentrer chacun chez soi, et suivons, dans les détours du Louvre, le duc de Buckingham et son guide.