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LES FRÈRES CORSES

— Comment ! s’écria Victor, qui n’avait pas encore pu prendre sur lui de s’éloigner, monsieur est donc le frère… ?

— Oui ; mais allez, et servez-nous.

Victor sortit ; nous nous trouvâmes seuls.

Je pris Lucien par la main, je le conduisis à un fauteuil, et je m’assis près de lui.

— Mais, lui dis-je de plus en plus étonné de le voir, vous étiez donc en route lorsque vous avez appris la fatale nouvelle ?

— Non, j’étais à Sullacaro.

— Impossible ! la lettre de votre frère est à peine arrivée maintenant.

— Vous avez oublié la ballade de Burger, mon cher Alexandre ; les morts vont vite !

Je frissonnai.

— Que voulez-vous dire ? Expliquez-vous ; je ne comprends pas.

— Oubliez-vous ce que je vous ai raconté des apparitions familières à notre famille ?

— Vous avez revu votre frère ? m’écriai-je.

— Oui.

— Et quand cela ?

— Pendant la nuit du 16 au 17.

— Et il vous a tout dit ?

— Tout.

— Il vous a dit qu’il était mort ?