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LES FRÈRES CORSES

s’est-il conduit en galant homme ? » et, quand vous aurez répondu : « Oui, » ils diront ! « C’est bien. »

— Mais enfin, que diable ! faut-il cependant que nous sachions quelle arme vous préférez.

— Eh bien, si l’on propose le pistolet, acceptez-le tout de suite.

— C’était mon avis aussi, dit le baron.

— Va donc pour le pistolet, répondis-je, puisque c’est votre avis à tous deux. Mais le pistolet est une vilaine arme.

— Ai-je le temps d’apprendre à tirer l’épée d’ici à demain ?

— Non. Cependant, avec une bonne leçon de Grisier, peut-être arriveriez-vous à vous défendre.

Louis sourit.

— Croyez-moi, dit-il, ce qui arrivera de moi demain matin est déjà écrit là-haut, et, quelque chose que nous y puissions faire, vous et moi, nous n’y changerons rien.

Sur ce, nous lui serrâmes la main et nous descendîmes.

Notre première visite fut naturellement pour le témoin de notre adversaire qui se trouvait le plus proche de nous.

Nous nous rendîmes donc chez M. René de Châteaugrand, qui demeurait, comme nous l’avons dit, rue de la Paix, no 12.