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grand-peine à croire au bonheur. Mais ce n’est pas l’égoïsme seul qui me fait agir : il faut que j’aille à Paris.

— Ah, vraiment ! à Paris ; et c’est la première fois que vous y allez, Dantès ?

— Oui.

— Vous y avez affaire ?

— Pas pour mon compte : une dernière commission de notre pauvre capitaine Leclère à remplir ; vous comprenez, Danglars, c’est sacré. D’ailleurs, soyez tranquille, je ne prendrai le temps que d’aller et revenir.

— Oui, oui, je comprends, dit tout haut Danglars.

Puis tout bas :

— À Paris, pour remettre à son adresse sans doute la lettre que le grand maréchal lui a donnée. Pardieu ! cette lettre me fait pousser une idée, une excellente idée ! Ah ! Dantès, mon ami, tu n’es pas encore couché au registre du Pharaon sous le numéro 1.

Puis se retournant vers Edmond, qui s’éloignait déjà :

— Bon voyage ! lui cria-t-il.

— Merci, répondit Edmond en retournant la tête et en accompagnant ce mouvement d’un geste amical.

Puis les deux amants continuèrent leur route, calmes et joyeux comme deux élus qui montent au ciel.



IV

COMPLOT.

Danglars suivit Edmond et Mercédès des yeux jusqu’à ce que les deux amants eussent disparu à l’un des angles