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— Dame ! il paraît que la chose lui est promise par M. Morrel.

— De sorte qu’il est bien joyeux ?

— C’est-à-dire qu’il en est insolent ; il m’a déjà fait ses offres de services comme si c’était un grand personnage ; il m’a offert de me prêter de l’argent comme s’il était un banquier.

— Et vous avez refusé ?

— Parfaitement ; quoique j’eusse bien pu accepter, attendu que c’est moi qui lui ai mis à la main les premières pièces blanches qu’il a maniées. Mais maintenant M. Dantès n’aura plus besoin de personne, il va être capitaine.

— Bah ! dit Danglars, il ne l’est pas encore.

— Ma foi, ce serait bien fait qu’il ne le fût pas, dit Caderousse, ou sans cela il n’y aura plus moyen de lui parler.

— Que si nous le voulons bien, dit Danglars, il restera ce qu’il est, et peut-être même deviendra moins qu’il n’est.

— Que dis-tu ?

— Rien, je me parle à moi-même. Et il est toujours amoureux de la belle Catalane ?

— Amoureux fou. Il y est allé ; mais ou je me trompe fort, ou il aura du désagrément de ce côté-là.

— Explique-toi.

— À quoi bon ?

— C’est plus important que tu ne crois. Tu n’aimes pas Dantès, hein ?

— Je n’aime pas les arrogants.

— Eh bien, alors ! dis-moi ce que tu sais relativement à la Catalane.

— Je ne sais rien de bien positif ; seulement j’ai vu