fenêtres de cette galerie, descendaient le long de la muraille extérieure à l’aide de l’échelle de corde et se sauvaient.
Dantès battit des mains et ses yeux étincelèrent de joie ; ce plan était si simple qu’il devait réussir.
Le même jour les mineurs se mirent à l’ouvrage avec d’autant plus d’ardeur que ce travail succédait à un long repos, et ne faisait, selon toute probabilité, que continuer la pensée intime et secrète de chacun d’eux.
Rien ne les interrompait que l’heure à laquelle chacun d’eux était forcé de rentrer chez soi pour recevoir la visite du geôlier. Ils avaient, au reste, pris l’habitude de distinguer, au bruit imperceptible des pas, le moment où cet homme descendait, et jamais ni l’un ni l’autre ne fut pris à l’improviste. La terre qu’ils extrayaient de la nouvelle galerie, et qui eût fini par combler l’ancien corridor, était jetée petit à petit, et avec des précautions inouïes, par l’une ou l’autre des deux fenêtres du cachot de Dantès ou du cachot de Faria ; on la pulvérisait avec soin, et le vent de la nuit l’emportait au loin sans qu’elle laissât de traces.
Plus d’un an se passa à ce travail exécuté avec un ciseau, un couteau et un levier de bois pour tous instruments ; pendant cette année, et tout en travaillant, Faria continuait d’instruire Dantès, lui parlant tantôt une langue, tantôt une autre, lui apprenant l’histoire des nations et des grands hommes qui laissent de temps en temps derrière eux une de ces traces lumineuses qu’on appelle la gloire. L’abbé, homme du monde et du grand monde, avait en outre dans ses manières une sorte de majesté mélancolique dont Dantès, grâce à l’esprit d’assimilation dont la nature l’avait doué, sut extraire cette politesse élégante qui lui manquait et ces façons aristocratiques que l’on n’acquiert d’habitude que par le frottement