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LE CHEVALIER DE MAISON-ROUGE.
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de l’autre main celle de Lorin, et tous trois, debout sur la charrette, ayant à leurs pieds les deux autres victimes ensevelies dans la stupeur d’une mort anticipée, ils lancèrent au ciel, qui leur permettait de s’appuyer librement l’un sur l’autre, un geste et un regard reconnaissants.


Et tous trois, debout sur la charrette.

Le peuple, qui les insultait quand ils étaient assis, se tut quand il les vit debout.

On aperçut l’échafaud.

Maurice et Lorin le virent ; Geneviève ne le vit pas, elle ne regardait que son amant. La charrette s’arrêta.

— Je t’aime, dit Maurice à Geneviève, je t’aime !

— La femme d’abord, la femme la première ! crièrent mille voix.

— Merci, peuple, dit Maurice ; qui donc disait que tu étais cruel ?

Il prit Geneviève dans ses bras, et, les lèvres collées sur ses lèvres, il la porta dans les bras de Sanson.

— Courage ! criait Lorin ; courage !

— J’en ai, répondit Geneviève ; j’en ai !

— Je t’aime ! murmurait Maurice ; je t’aime !

Ce n’étaient plus des victimes que l’on égorgeait,