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STAHL.

réciproquement. Il n’a manqué à Stahl pour rectifier ses idées que d’avoir égard aux indications de la balance ; car, si l’on en tient compte, une objection sans réplique se présente à l’instant. Le plomb qui s’oxyde, qui se déphlogistique dans la théorie de Stahl, augmente de poids ; la perte d’un de ses principes lui fait donc acquérir un poids plus grand. D’autre part, l’oxyde de plomb réduit par le charbon gagne du phlogistique ; il devrait donc peser plus qu’avant sa réduction, et pourtant il a diminué de poids.

Ce qui étonne, c’est que Stahl savait parfaitement bien à quoi s’en tenir à ce sujet. On trouve le fait consigné dans ses ouvrages : « La litharge, le minium, les cendres de plomb, dit-il, pèsent plus que le plomb qui les fournit ; et non-seulement, par la réduction, on voit disparaître ce poids surnuméraire, mais encore même celui d’une portion du plomb. » Mais cela ne l’a point arrêté. Cette difficulté qui nous semble monstrueuse ne paraît pas l’avoir frappé.

Nous ne trouvons dans aucune partie de ses écrits qu’il ait cherché à s’en rendre compte. Il est vrai qu’il ne suffit pas de lire ses œuvres pour être en état d’apprécier dans tous ses détails la doctrine de Stahl : sa conversation, ses leçons valaient mieux que ses écrits ; et cela se conçoit d’un homme comme lui, tout de fougue et d’inspiration. Aussi avons-