Page:Dumas - Leçons sur la philosophie chimique, 1878.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
PARACELSE.

dire, d’un moyen propre à prolonger indéfiniment la vie. Pour cela, il avait des essences et des quintessences, des arcanes, des spécifiques et des élixirs, parmi lesquels l’élixir des quintessences se fait remarquer par son nom ambitieux. De tout cela, il nous reste l’élixir de propriété de Paracelse, préparation peu usitée aujourd’hui, mais conservée néanmoins dans nos pharmacopées.

Après ce coup d’œil sur la vie de Paracelse, examinons en quoi consistent ses opinions en Chimie. Il admettait, outre les quatre éléments d’Aristote, une cinquième sorte de matière, résultant de la réunion de quatre autres sous leur forme la plus parfaite ; car après lui, par exemple, le feu n’est pas tout à fait la chaleur, l’eau n’est pas l’humidité, et il regarde comme chose possible de dégager la qualité de la forme. C’est en ce sens qu’il croit possible, au moyen des quatre éléments élémentants, comme on disait alors, d’en former un cinquième qui réunisse leurs qualités dépouillées de leurs formes. C’est la l’élément prédestiné, c’est la quintessence de Raymond Lulle, quinta essentia.

Ainsi, par quintessence, il entendait ce qu’il y avait de plus pur dans les quatre éléments, et il cherchait à découvrir l’élément prédestiné lui-même ou du moins une chose qui en approchât. C’est ce qu’il croyait faire quand il voyait s’exalter une qua-