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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

Les conditions fixées, Paracelse lui administra deux pilules d’opium, au moyen desquelles celui-ci se rétablit en quelques jours. Guéri si rapidement, le chanoine trouva que le salaire promis était exorbitant, et refusa de le payer. De là procès, recours à l’arbitrage des médecins, qui sont d’avis que Paracelse a guéri si vite son malade, qu’une légère rétribution doit lui suffire. En conséquence, il perd sa cause, et la fureur qu’il en éprouve le met en hostilité avec les magistrats, ce qui l’oblige à s’exiler du pays.

Privé de toutes ressources, il erra pendant quelque temps, et finit par mourir à Salzbourg, dans un cabaret, à l’âge de quarante-huit ans. Dénouement triste et naturel d’une vie crapuleuse, qui vint donner un éclatant démenti aux promesses téméraires dont il berçait ses disciples. Ceux-ci ne demeurèrent pourtant pas muets en face d’un événement si positif, et pour en atténuer les fâcheuses conséquences, qui rejaillissaient sur leur propre considération, ils ne manquèrent pas de dire que les ennemis de sa doctrine l’avaient empoisonné « en une débauche de vin, à quoi il n’était que trop facile de le porter ».

Paracelse, abandonnant la route des alchimistes ses prédécesseurs, s’occupa bien moins de la pierre philosophale que de la panacée universelle, c’est-à-