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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

contact se chargent d’électricité contraire ; que plus ils en développent, plus ils ont d’affinité, et qu’arrivés où la tension des électricités est capable d’entraîner leurs particules, ils se précipitent l’un sur l’autre : aussitôt les électricités se confondent et les corps sont combinés. Ainsi, de l’état de neutralité, les corps parviennent peu à peu à une tension maximum, pour revenir à la neutralité tout à coup.

Cette manière d’envisager l’affinité satisfait à toutes les données de la Chimie. Mais elle rencontre une difficulté radicale : c’est qu’il faut reconnaître dans le simple contact des corps le pouvoir de développer de l’électricité.

Si Davy a pris pour fondement de sa théorie le principe que les corps s’électrisaient en se touchant, il ne l’a pas fait inconsidérément, ce n’est point une supposition qu’il a lancée au hasard. S’il a admis le fait, c’est qu’il l’a vu, et bien d’autres l’ont pareillement vu, soit avant lui, soit après lui. Volta l’a pris pour base de sa théorie de la pile, que tout le monde a longtemps admise. Vous voyez que Davy s’en est servi à son tour comme base de sa théorie électrochimique. Cependant au temps actuel le fait est contesté, ou du moins autrement interprété. Aujourd’hui on regarde le contact comme incapable de déterminer par lui-même aucun signe