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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

et permanentes, en même temps qu’il se dégage de la chaleur, souvent accompagnée de lumière, et dont il faut chercher la cause ailleurs que dans la théorie dont je viens de vous parler.

Vous voyez que jusqu’ici je ne vous ai point encore parlé de l’électricité. Cependant ce n’est point d’hier que datent les premières observations sur ses rapports avec les phénomènes de la Chimie : elles datent de l’année 1781, et, chose bien remarquable ! c’est à Laplace et à Lavoisier qu’elles sont dues.

À l’époque que je viens de citer, Volta, qui venait de découvrir le condensateur auquel il a donné son nom, était à Paris, et il le fit manœuvrer devant l’académie. Soit par une inspiration qui lui fut propre, soit par suite de ses conversations avec Laplace et Lavoisier, il désira essayer avec eux si la production des vapeurs n’était point accompagnée d’une production d’électricité. Que ce soit lui qui ait aidé les deux académiciens français, que ce soient ceux-ci au contraire qui l’aient aidé, c’est un point qui a soulevé plus tard une discussion historique encore irrésolue : dans l’incertitude, il faut leur faire une part égale, et les confondre tous les trois dans l’invention de ce genre d’études. Quoi qu’il en soit, ils ne réussirent qu’après leur séparation, l’un étant retourné en Italie, les autres expérimentant à Paris.