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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

vous voyez que vous avez un acide très-fort, l’acide manganique, qui joue le rôle de base vis-à-vis d’un acide très-faible, l’acide sulfureux. Bien plus, c’est que ce sont deux acides qui ne peuvent coexister ; car l’acide sulfureux ramène l’acide manganique à l’état de protoxyde de manganèse.

S’agit-il du sulfate d’alumine, il n’est plus 3 SO3, Al2O3, mais bien 3 SO2, Al2O6. Or, voilà un composé, Al2O6, que personne ne connaît et dont l’existence n’avait point été soupçonnée, et il y en aura une multitude de semblables ; car il faut qu’à tous les oxydes salifiables correspondent d’autres oxydes renfermant le double d’oxygene ; et pour chaque acide susceptible de combinaison avec les bases, il faudra trouver un autre composé renfermant un atome d’oxygène de moins. Il faudra admettre l’existence de FeO2, FeO6, Gl2O6, MgO2, KO2, …, et de Ph2O4, Ph2O2, …

Il est inutile d’insister davantage sur les invraisemblances de cette théorie, bien moins heureuse que celle de Davy et qui ne présente aucun côté philosophique.

Quoi qu’il en soit, voilà trois manières de concevoir la composition des sels, et l’on peut représenter le sulfate de plomb par les trois formules suivantes :

SO3, PbO, SO4, Pb, SO2, PbO2.