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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

Nous commencerons par celui de Davy, auquel M. Dulong a prêté son appui si puissant à nos yeux. Pour être admis et soutenu par de telles autorités, il fallait que ce système fût plus que vraisemblable ; il devait être non-seulement possible, mais encore philosophique, important. Il est né, il est vrai, dans l’esprit d’un homme qui paraît avoir cherché toutes les occasions de combattre la théorie de Lavoisier. Si vous suivez Davy dans toute sa carrière scientifique, vous verrez qu’il était souvent excité par le désir de lutter avec les doctrines de Lavoisier, et qu’il s’est constamment efforcé de leur en substituer de nouvelles. Voilà comment il fut sans doute poussé à se mettre en opposition avec les idées adoptées sur la constitution des sels.

Davy part d’un système d’idées qui lui est propre. Les hydracides, nouveau genre d’acides à la découverte desquels il avait coopéré puissamment, voilà son point de départ. Lavoisier n’avait reconnu que des oxacides. Eh bien, s’est-il dit, je vais montrer qu’il n’existe que des hydracides. Cette idée paraît bizarre : elle est telle cependant qu’aujourd’hui même, en la discutant, on reste presque indécis, et qu’il faut approfondir cette théorie avec un soin extrême, si l’on veut trouver quelque motif vraiment déterminant en faveur de celle de Lavoisier.