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CHALEURS ATOMIQUES.

leurs s’appliquer à tous les corps. Cherchons, s’il est possible, une méthode plus sûre et plus générale. Or il en est une troisième due à M. Mitscherlich, et dont la première base a été signalée par M. Gay-Lussac.

M. Gay-Lussac observa, il y a déjà longtemps, qu’un cristal d’alun à base de potasse, transporté dans une dissolution d’alun à base d’ammoniaque, y grossissait, sans que sa forme se modifiât, et pouvait ainsi se recouvrir de couches alternatives des deux aluns, en conservant sa régularité et son type cristallin. Cette expérience fut ensuite répétée par M. Beudant, qui remarqua pareillement d’autres faits analogues.

Dans ces derniers temps, M. Mitscherlich approfondit ces observations et précisa les conditions dans lesquelles deux substances peuvent se substituer l’une à l’autre dans un cristal, sans en altérer la forme. Il fit voir qu’elle n’avait lieu qu’entre les corps dont la forme cristalline est la même ou du moins ne diffère que par de légères modifications dans les angles. Il établit de plus que tous les sels, et, en général, tous les composés, qui se correspondent par leur composition, qui se représentent par des formules atomiques similaires, sont susceptibles de cette substitution mutuelle dans un même cristal, précisément parce que leurs cristaux ap-