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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

à chaque espèce de matière ses atomes propres, différant d’une espèce à l’autre par le poids et peut-être par la forme : aussitôt les dissemblances que l’on remarque entre les corps élémentaires s’expliquent en quelque sorte d’elles-mêmes. Que l’on conçoive d’ailleurs ces atomes se juxtaposant sans jamais se confondre pour former des composés, et recouvrant au moment de leur séparation toutes leurs propriétés premières pour reproduire les éléments, à l’instant les phénomènes chimiques se peignent à l’esprit de la manière la plus nette.

Ne nous occupons pas d’ailleurs des idées de Dalton sur la figure et les arrangements de ces atomes. Arrêtons-nous aux points essentiels de sa théorie, et laissons de côté les détails accessoires. Nous pourrons y revenir par la suite, de même que plus tard aussi nous pourrons examiner les nouvelles vues qu’il a introduites dans la Science au sujet de quelques phénomènes continus ; car ce sont des vues dignes d’être méditées.

Pour le moment, bornons-nous à établir avec lui que l’hypothèse d’atomes qui se déplacent mutuellement rend parfaitement compte de la loi des équivalents, tout comme leur insécabilité nous explique clairement pourquoi les combinaisons se font suivant les proportions multiples. Rien de plus naturel en effet que de considérer les masses matérielles équi-