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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

Mémoire où il confirmait les résultats de Pelletier en y ajoutant quelques faits nouveaux. Il faisait connaître en particulier l’existence du protochlorure de cuivre, obtenu par l’action du protochlorure d’étain sur les sels cuivreux ; mais il n’hésite pas. À proclamer Pelletier comme l’inventeur de ce nouveau corps, et cela par une raison qui va vous sembler bien étrange, car il se fonde sur ce que ce chimiste n’en a point parlé. « En effet, dit-il, Pelletier a décrit l’action du protochlorure d’étain sur les dissolutions salines de tous les métaux, les sels de cuivre seuls exceptés. Puisqu’il a examiné la manière d’agir de tous les autres sels, il est impossible qu’il ait omis d’essayer aussi ces derniers ; nécessairement il les a essayés. S’il n’en a pas parlé, c’est qu’ils lui ont offert un fait qui lui a paru digne d’une attention spéciale, et qu’il a réservé pour en faire une étude ultérieure. Il a donc reconnu la formation du nouveau corps, du protochlorure de cuivre, et c’est lui qui en est l’inventeur. »

Ainsi Proust s’efforce d’établir en faveur de Pelletier la priorité d’une découverte qu’il était le premier à faire connaître et qui lui était propre, et, bien différent de tant d’autres qui contestent les paroles les plus claires, il va chercher ses preuves dans le silence même de son rival.

En examinant les travaux de Proust, on voit avec