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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

présenter sous un point de vue qui n’a pas moins d’importance : je veux parler de Lavoisier physicien. Ne vous attendez pas que, sortant de mon objet, j’aille vous entretenir ici de ses recherches concernant la Physique pure ; s’il ne s’était occupé que de travaux de ce genre, je laisserais aux physiciens le soin d’en faire connaître le mérite ; mais il s’est occupé de la chaleur d’une manière tellement importante, tellement nécessaire à l’établissement de son système, qu’il est indispensable de faire connaître les idées sur lesquelles il s’est appuyé.

Lavoisier commence par établir que la chaleur accumulée dans les corps n’en altère nullement le poids. Elle doit donc être considérée comme un fluide impondérable. Ce fluide se présente sous deux formes ; tantôt il est libre, et alors il est dans un état de mouvement continuel, il tend à se mettre en équilibre dans les corps qui avoisinent celui qui le renferme ; tantôt il est combiné et en repos.

Quand il est libre, sa présence se révèle par son action sur le thermomètre ; mais, quand il est combiné, le thermomètre devient insensible son action.

Partant de là, il fait voir que, quand un corps se transforme en vapeur, il absorbe toujours beaucoup de chaleur ; que l’eau, l’alcool, l’éther en exigent une grande quantité. Il fait voir que cette absorp-