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LAVOISIER.

veut comparer aux mêmes températures. Pour le moment, c’est tout ce dont il avait besoin.

Le vase dont il se servait est un de ceux qu’on désignait sous le nom de pélican, espèce d’alambic dont la partie supérieure communiquait avec le ventre. La vapeur d’eau condensée au chapiteau redescendait à l’état liquide au bas de l’appareil, pour y être soumise à une nouvelle distillation, parcourant ainsi et sans cesse toutes les parties de l’appareil par une circulation non interrompue, pendant toute la durée de l’expérience.

Lavoisier prend une certaine quantité d’eau ; il la pèse et l’introduit dans son pélican, dont le poids lui est connu ; il pèse l’ensemble pour plus de sûreté, et ferme le vase avec soin. Alors, avec cette persévérance éclairée qui ne s’est jamais démentie et dont il a donné tant de preuves toutes les fois qu’il a eu quelque recherche sérieuse à accomplir, nous le voyons, pendant cent et un jours, distillant continuellement cette eau et la faisant circuler sans cesse dans l’intérieur du vase, jusqu’à ce que l’expérience lui semble assez avancée pour donner un résultat certain.

Il pèse alors à la fois le vase et ce qu’il contient, et trouve que l’ensemble n’a pas changé de poids. Il démonte l’appareil pour peser séparément le vase et la liqueur, et il trouve que le vase a perdu 17 grains