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PRIESTLEY.

tenter l’opération sur l’eau ou sur le mercure. Il savait que la distillation des corps produit souvent des gaz en même temps que des liquides : il lui était facile de les recueillir. Enfin, toutes les fois qu’un corps était modifié par une haute température, il pouvait se demander si cette altération n’était pas accompagnée d’un dégagement de gaz, et ses appareils lui fournissaient bientôt une réponse précise.

Ainsi l’effervescence annonce une production de gaz, la distillation en fournit souvent, une chaleur rouge en dégage d’une foule de corps : voilà les règles observées par Priestley. Il est donc aisé de retrouver le fil qui l’a continuellement guidé. Ce n’est donc pas un hasard aveugle qui le conduisait. Mais il a pu se faire illusion à cet égard : car ces idées, assez simples, pouvaient être conçues et appliquées par un homme étranger aux connaissances chimiques de son époque.

De même que ce raisonnement appliqué avec persévérance lui a fait trouver tant de gaz nouveaux, de même aussi quelques raisonnements très-simples suffisaient à le diriger dans les expériences nécessaires à la détermination de leurs propriétés les plus communes. Ainsi bornées, ses expériences excitaient encore une vive curiosité, car à cette époque les propriétés les plus communes des gaz qui nous entourent